Tôt ou tard 10 à 15 % de la population sera confrontée à des calculs rénaux. Si l'on est d'origine caucasienne, d'âge avancé et de sexe masculin, on est plus susceptible de développer des calculs rénaux.
Types de calculs rénaux
Au cours du temps, le type le plus fréquent de calculs rénaux a changé. Comme notre alimentation contient désormais plus de protéines, 80 % des calculs rénaux sont constitués de calculs de calcium, plus précisément d'oxalate de calcium. On observe également que les classes supérieures sont plus affectées par les calculs de calcium.
- Les calculs de calcium sont constitués de phosphate de calcium, d'oxalate de calcium ou d'un mélange de ces substances et d'autres. L'oxalate et le phosphate de calcium sont des sels, un métal combiné avec un non-métal.
- Les calculs de struvite sont à l'origine de 15 à 20 % des calculs rénaux et résultent de la présence de bactéries qui rendent l'urine moins acide et fournissent ainsi plus d'ammonium; et d'ions bicarbonate. C'est pourquoi l’on observe souvent des calculs de struvite chez les personnes souffrant d'une infection à long terme de l'appareil urinaire.
- Les calculs d'acide urique sont responsables de 5 à 10 % de tous les calculs rénaux. L'acide urique est formé par le traitement des purines dans les reins. Les calculs sont causés par un excès d'acide urique.
- Les calculs de cystine sont trouvés dans 1 à 4 % des cas. Il y a un excès de cystine dans les voies urinaires en raison d'une défaillance du processus normal de traitement, qui résulte d'une anomalie congénitale (cystinurie).
Symptômes des calculs rénaux
Un calcul rénal peut être asymptomatique, ou causer des problèmes de miction, ressembler à une infection des voies urinaires, générer des douleurs locales ou coliques, se manifester par du sang dans l'urine et causer des douleurs dans la vessie ou les organes génitaux. Le type de symptômes dépend de l’emplacement du calcul, d'un éventuel blocage des voies urinaires, de l'existence d'une infection, et du fait que le calcul puisse se déplacer dans les voies urinaires.
Le type de symptômes des calculs rénaux dépend de plusieurs facteurs.
Examens
Il est important de poser des questions sur la personne et sa famille : maladies, alimentation, boisson, calculs rénaux antérieurs, infection...
Il convient d'examiner l'urine pour en connaître le pH, et savoir s'il y a des bactéries, des globules blancs et des globules rouges. RX, IVP, échographie et tomodensitométrie peuvent être utilisés à cette fin.
Si le calcul est conservé et apporté, sa composition peut être examinée. La technique utilisée pour étudier le calcul est l'analyse par diffraction des rayons X.
La composition du calcul ne peut pas toujours être déterminée, c'est pourquoi l'on considère systématiquement un certain nombre d'éléments, comme la présence de cystinurie, les valeurs de calcium, de chlorure, de bicarbonate, de créatinine, de PTH, et d'acide urique dans le sang, la présence de bactéries dans l'urine et le degré d'acidité de l'urine. Les personnes qui ont eu plusieurs calculs rénaux ou présentant un risque élevé de calculs rénaux font l'objet d'examens intensifs pendant trois jours.
Traitement
Traitement immédiat
Si une personne ressent une douleur lancinante/souffre de coliques, on lui donnera un anti-douleur. Il s'agit généralement de médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), par exemple du Voltaren.
Le calcul peut sortir naturellement, si la personne ne souffre pas trop et que le calcul n'atteint pas 4 à 5mm. Le calcul peut sortir si on bouge et boit beaucoup. Il est aussi important de conserver des échantillons d'urine pour analyser les particules de pierre. Toutes les 3 à 4 semaines, la personne est examinée de manière plus approfondie.
Le calcul peut sortir naturellement, si la personne ne souffre pas trop et si la taille du calcul est inférieure à 4/5 mm.
Si le calcul est légèrement plus grand, il peut falloir la casser. On peut recourir à la lithotripsie intracorporelle ou extracorporelle (ondes de choc), briser le calcul avec une paire de pinces ou l'enlever au moyen de canules.
S’il n'y a vraiment pas d'autre solution, la chirurgie peut être nécessaire.
Traitement général
Boire plus de 2 litres, répartis sur toute la journée, et surtout avant d'aller dormir. Il est préférable de boire de l'eau faiblement minéralisée plutôt que du café, du jus ou du thé, ceux-ci contenant aussi des oxalates.
Il est également important d'absorber une quantité importante de fibres et de magnésium, la quantité recommandée de calcium, et peu de protéines et de sel.
Traitement spécifique
Les calculs de struvite sont en général retirés, et la personne reçoit du NH4Cl ou de l'acide hippurique de methamine, pour rendre l'urine plus acide. Il est également important de bien désinfecter le méat urinaire.
En cas de calculs de cystine il est nécessaire de boire plus de 3 litres par jour et de rendre l'urine moins acide avec du citrate ou du NaHCO3. Si cela ne suffit pas, des inhibiteurs de l'enzyme de conversion ou de la D-pénicillamine peuvent être administrés.
En cas de calculs d'acide urique, il est important de rendre l'urine moins acide et de ne pas manger trop de protéines. Le médicament utilisé est l'allopurinol.
En cas de calculs d'oxalate, il est conseillé de réduire la consommation de chocolat, d’asperge, de café, de rhubarbe, d’épinards et de thé ; sans oublier les conseils habituels.
Causes possibles des calculs rénaux
Un noyau solide peut se former de diverses manières en milieu liquide. S'y ajoutent des cristaux, qui s'incrustent sur ce noyau et forment une pierre.
Formation d'un noyau solide
- Le noyau se forme notamment parce que plus il y a de sels dans l'urine, plus la saturation est élevée pour supporter ces sels. En cas de sursaturation, des noyaux se forment dans l'urine. Si la saturation est grande, mais qu'il y a aussi des substances freinant la formation de calculs (inhibiteurs), il se peut qu'aucun calcul ne soit formé, c'est ce qu'on appelle la zone métastable. D'autres substances peuvent au contraire contribuer à la formation de calculs (promoteurs).
- Une deuxième possibilité est qu'une substance étrangère, dont la structure est similaire à celle des cristaux d'ions, puisse entamer la formation du calcul, si la saturation de l'urine est élevée.
- Une troisième possibilité est que les substances qui freinent la formation de calculs (inhibiteurs), comme le citrate, le zinc, le magnésium et le fluor, soient absentes ou moins abondantes, ce qui fait que les calculs se forment plus facilement. Dans des circonstances normales, il existe un équilibre entre les promoteurs et les inhibiteurs.
Cristallisation
Si le noyau est formé, les cristaux peuvent grandir ou se regrouper, pour peu que la saturation reste assez élevée.
Facteurs de risque
Ce que vous mangez, la quantité de liquides que vous buvez, le fait que vous ayez contracté une infection : tout ceci contribue à l'équilibre entre promoteurs et inhibiteurs.
Des changements se produisent dans les os des personnes qui doivent rester continuellement assises ou couchées. Plus de calcium pénètre dans l'urine, et celle-ci peut être plus facilement contaminée. Du fait de ces changements, des calculs peuvent plus facilement apparaître. Il faut, par conséquent, faire un peu bouger ces personnes, les examiner occasionnellement et les faire boire suffisamment.
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